2016 : Un vent de liberté souffera-t-il sur la formation ? Par Laurent

Depuis 1971, les pratiques de formation des entreprises ont été profondément marquées par le cadre fiscal . La réglementation portait essentiellement sur les moyens (imputabilité d'une action de formation) au détriment de la finalité.Nous entrons désormais dans l'ère de l'investissement ; les entreprises devront, la plupart du temps, financer les actions sur fonds propres. Cette rupture va inévitablement engendrer 1 question essentielle au sein des entreprises :Comment pouvons-nous former efficacement à coût maîtrisé ?

Et cette question a des répercussions à 3 niveaux :

Niveau 1 : Financier Quel budget les entreprises seront-elles prêtes à consacrer à la formation ? Par budget, nous entendons l'ensemble des coûts directs (coût de la prestation) et indirects Frais de, déplacement, d'hébergement, de restauration, coûts inhérents au remplacement du salarié en formation...). Quels financements apporteront les OPCA pour soutenir le projet des entreprises ? Après avoir reporté leurs décisions, les entreprises vont devoir prendre une décision. C'est bien la valeur de la formation qui est questionnée.

Niveau 2 : Technique Comment pouvons-nous former ? Le "stage" de formation, bien que privilégié depuis des décennies, ne constitue qu'une des réponses possibles. Concernant l'acquisition de connaissance, les accès aux ressources pédagogiques se multiplient grâce à la digitalisation en formation (Webinar, MOOC, COOC, Social learning, E-learning....). Concernant l'acquisition de savoirs-faire, les entreprises devront s'interroger sur les situations formatives qu'elles peuvent déployer en interne (Echanges de pratiques, formation au poste...)

Niveau 3 : Humain Qui peut former, accompagner en interne ? Qui validera l'acquisition des compétences ? Ces 2 questions soulèvent le rôle probablement croissant des formateurs internes et des managers qui, compte tenu de leur proximité, pourront évaluer l'efficacité des formations.

Bien entendu, la réforme va bouleverser notre système de formation. La plupart des prestataires ont d'ailleurs déjà enregistré un recul de leur chiffre d'affaires en 2015. Il faut bien l'admettre, nous changeons de système. Deux options s'offrent aux prestataires et aux entreprises. Poursuivre la critique de la réforme et adopter un discours nostalgique ou bien se tourner vers l'avenir pour s'adapter. Oui, cette réforme interroge ! mais avec la fin de l'imputabilité, nous pouvons consacrer nos échanges à la finalité et aux moyens à associer avec une plus grande liberté. Dans tous les cas, notre cabinet n'aura de cesse de faire évoluer ses pratiques, d'innover et de capitaliser pour vous accompagner sur le chemin de la réussite.

20 déc. 2015